mardi 10 mai 2011

ouali sidi lakhdar benkhlouf


d'aprés BELKACEM BELHADJ
Au nom de allah , clément et miséricordieux. Louange à allah qui a distingué l’homme des autres créatures par la raison, qui lui a ouvert les portes de la connaissance, permis de différencier le bien du mal, d’avoir des sentiments et des pensées que seuls les mots peuvent traduire et rendre effectifs. Que la paix soit avec le plus éloquent de tous les temps, Mohamed (QSSL) le messager de allah qui nous a transmis le Coran avec sa rhétorique et ses jugements; séparant l’interdit du permis. Que La bénédiction soit sur ses compagnons généreux et les proches de sa famille et tous ceux qui l’ont suivi glorifiant sa mémoire et préservant l’islam. Nous nous sommes basés pour l’accomplissement de ce travail sur la seule source authentique qui soit, les poèmes dont nous avons tiré des informations témoignant de la vie du saint Sidi Lakhdar Ben Khelouf. Je prie tous ceux qui parcourront cette tentative de biographie, d’en pardonner les lacunes ; la perfection étant à allah Dédicace : A tous ceux qui croient à la sincérité du verbe et du noble sentiment, A tous ceux que l’amour de Dieu et sa connaissance ont réuni, A tous ceux qui sont épris d’amour pour leurs prochains, A tous ceux qui ont emprunté le chemin suivi par les saints. : Le verbe, ce mot majestueux ! Qu’est-ce donc que le verbe ? Pauvre est celui qui en est démuni même s’il possède tous les trésors du monde, riche est celui qui en possède les bienfaits dusse t-il être la plus pauvre créature sur terre. Le verbe est une lueur qui illumine l’univers. C’est le fil qui sépare le réel de l’irréel et l’existence du néant. Ses lettres se lisent dans les nuages, sous l’eau et dans les airs, pénétrant dans les profondeurs des âmes. Le verbe est un tapis volant voyageant à travers les temps et les époques…Gloire à son Créateur et à celui qui en détient le pouvoir. Que la paix soit avec l’homme le plus éloquent de tous les arabes, Mohamed Ibn Abdallah (QSSSL), messager de Dieu, qui a dit justement : « De tous les arabes, je suis le plus éloquent bien que mon père soit de quoraïch ». Cela est pure vérité puisque Dieu l’assure aussi dans le verset suivant : «Votre compagnon ne s’égare point ni n’est séduit par l’erreur. Ses propos ne procèdent pas de sa propre inspiration. C’est uniquement révélation inspirée. »[1] Le miracle était son verbe grâce auquel il défia l’éloquence arabe et celle des plus grands de ce monde. Dieu le tout puissant a choisi le plus grand et le plus glorieux de ses prophètes, Mohamed que la paix soit avec lui. Il l’a doté de l’un des plus importants miracles…celui de l’éloquence et de la parole divine citée et conservée dans le Livre Sacré : le Coran qui demeurera le guide de l’humanité par excellence et pour l’éternité. Ces révélations ont donné un souffle nouveau, une vision nouvelle de l’écriture et ont préparé le terrain à des générations de poètes qui se sont succédés à travers les temps, à l’exemple de: Cheikh Sidi Lakhdar Ben Khelouf, le poète soufi et homme de guerre connu. Ainsi Sidi Lakhdar s’est consacré à écrire des poèmes sur le prophète et c’est pour cette raison qu’il a mérité le titre de : « Laudateur du prophète ». Au nom de allah clément, et miséricordieux « Il est, parmi les croyants, des hommes qui, ont été fidèles au pacte qu’ils avaient conclu avec allah . Certains d’entre eux ont accompli déjà leur destin ; d’autres attendent leur tour sans avoir rien changé à leurs convictions. » [2] Sidi Lakhdar Ben Khelouf est parmi ceux qui ont marqué de leurs noms l’histoire d’une encre bénite qui s’illumine davantage avec le temps et sur des feuilles qui deviennent de plus en plus éclatantes. C’est un homme pourvu de nobles qualités. Les vertus qui étaient les siennes sont à l’image de celles des anciens, érudits et des théologiens qui ont eu le souci de répandre la religion de allah Sidi Lakhdar Ben Khelouf s’est vite distingué avec éclat pour son amour du prophète. Cela est évident dans poésies. Nous avons pu en ressentir le souffle en lisant les poèmes écrits depuis son plus jeune âge. قبل وجوب الصوم بك ربي بلاني كيف بلا حسان في محبة السعادة والحزب اللي رضى نذكره في لساني وهوايا في الناس ما لهم فيه فايدة سر الله جلاب ليه قواد دعاني ودليلي في القلب ما لي فيه رايدة Ton amour s’est emparé de moi et de mon cœur très jeune… Et le message divin, que tu as apporté, je l’ai appris et le connais par cœur… Ainsi est la volonté de allah et le secret d’Allah qui a semé cet amour dans mon cœur et mon âme… Nombreux sont les poèmes qui décrivent sa passion et son amour sans limite pour le prophète Mohamed (QSSSL). Alors qu’il avait quarante ans, son voeu fût exaucé. Le prophète lui apparu dans des moments de grande méditation et d’extase. يكفيني صدقي ونية لخضركيف يكون خاطي تسعة وتسعين رؤية والعاطي مازال يعطي Ma sincérité et ma bonne foi me suffissent, comment voulez vous que Lakhal soit pêcheur Quatre vingt dix neuf visions, et les dons du seigneur n’ont guère cessé Il dit aussi : ويحق ويصح بأني مداح المبرور تاج الأنبيا المرسل بعض من الحاسدين شهدوا شهادة زور يشتموا بن خلوف لكحل أنا في الأرض والسما شقيت بحور من يشتمني آش يعمل Il est vrai que je suis celui qui loue le pieux, dernier des prophètes, envoyé d’Allah Et les envieux ont dit des mensonges insultant Lakehal Ben Khelouf J’ai parcouru, sans en rien ignorer, et la terre et les cieux Celui qui m’injure, sait-il ce qu’il fait ? Sidi Lakhdar Ben Khelouf est considéré comme le prince des poètes. Son discours est sincère, son amour profond, authentique c’est ce qu’il exprime quand il dit : « Si j’ai faim, c’est de tes louanges que je me nourris, si j’ai soif, le miel est mon eau… » Le poème comprenant ce passage n’est connu que de ses proches. Sidi Lakhdar a mis tout son génie à glorifier l’envoyé de allah . Il prêchait et insistait à guider les gens sur le chemin de la félicité, narrant les histoires des prophètes et racontant les évènements des batailles auxquelles il a participé contre les infidèles: (Batailles de Cherchell et de Mazagran), les comparant à celles qui s’étaient déroulées aux premiers temps de l’islam conduites par le prophète et ses compagnons. L’identité Sidi Lakhdar Lakehal est le fils de Abdallah Ben Khelouf et de Koula fille de Sidi Yakoub El-Cherif enterré dans les monts de Sidi Moussa aux environs de Achaacha. Il existe même dans un de ses poèmes sur la bataille de Mazagran des vers qui confirment cette version : الله يرحم قايل الأبيات لكحل واسم باباه عبد الله المشهور أسمو في الأنعات مغراوي جده رسول الله وأمه جات من القرشيات اليعقوبية لالا كلة allah bénit celui de qui émane ces vers, Lakehal dont le père se nomme Abdallah Célèbre de par ses origines et Maghraoui petit fils du messager d’Allah Sa mère est issue des qorayshites descendante de sidi Yacoub ; du nom de Lala Koula Sidi Lakhdar a écrit tout un poème sur sa mère Koula dont voici quelques vers : يا رب لا تخيب ظني بجاه صاحب الشفاعة أمي مكفلة بامحاني من صدرها رضعت رضاعة نبكي فراق بنتي وابني وأنا خدمتها بالطاعة لها جهلت بجهلة رضعت ثديها وشفيت بلا الأنظار وخدمتها بكل مسالة بحسن دعوتها كافاني القهار ارحم عظام أمي كلة يا رب نرغبك بحوادث الأجفار Au nom de ton cher prophète, Ô mon dieu écoute mes prières Ma mère a subvenu à tous mes besoins ; et du lait de son sein j’ai étanché mes soifs Je pleure la séparation de ma fille…de mon fils ; j’ai servi ma mère avec obéissance Je ne lui ai point manqué de respect ; j’ai pris son sein, le sein qui a guéri tous mes maux Je n’ai point arrêté de la servir, sa bénédiction a comblé tous mes voeux. Accorde ta miséricorde à ma mère Koula, Ô mon dieu… Sa naissance : Si nous n’avons pas d’informations concernant la date de naissance précise de Sidi Lakhdar Ben Khelouf , ce qui est dit dans le poème du « testament », connu sous le nom de « décès – El ouafat » nous rapproche de la vérité : من القرن الثامن عديت سنين وزايع الأيام ماضية والحاسب محسوب تميت بمهمة القرشي القرن التاسع والفلك ينثني والجالب مجلوب نحمد الإلاه على دين الشافع سيد المهاجرين مفرج الكروب Du huitième siècle j’ai vécu des années d’insouciance, les jours passaient et mes actes transcrits Le neuvième siècle je l’ai consacré aux louanges du Quraychite. Mon envoûtement pour lui allait toujours croissant Je remercie Dieu pour la religion de l’intercesseur, maître des mouhadjirines guérisseur des peines جوزت مية وخمسة وعشرين سنة حساب وزدت من ورا سني ست شهور منهم مشات ربعين سنة مثل السراب وما بقى مشى في مديح المبرور J’ai compté cent vingt cinq ans de ma vie, et je les ai dépassés de six mois. Les quarante premières années se sont estompées comme mirage Et ce qui est resté a été dédié aux louanges du consacré. Sidi Lakhdar Ben Khelouf est donc né à la fin du huitième siècle de l’hégire, et mourut au début du dixième siècle. Il a donc bien vécu cent vingt cinq ans et demi. L’appellation : Selon les générations qui se sont succédées, les parents de Ben Khelouf, Abdallah et Koula sont demeurés longtemps sans enfant. C’est pourquoi sa mère priant sans cesse, a sollicité du tout puissant de lui accorder un enfant, comme le précise cette strophe : قبل الصيام راني وارث وقعدت في أحداب الظهرة منهم جدود ثما سبقت واليوم تزعزعت يا حضرة العباد من الأسلاف رحلت وأمي تهولت بالعشرة دعات الكريم المولى رفعت كفوفها للحي القهار ودعات ما دعاوا الرسلا ما خاب ظنها مرفوعة الأقدار Très jeune, j’ai vécu dans les monts du Dahra Là-bas nos grands parents vivaient, aujourd’hui ces lieux ont changé Nos ancêtres avaient disparu…et ma mère souffrait d’esseulement Elle priait le seigneur, levant ses mains vers le tout puissant Comme l’ont fait les prophètes ; ses prières de par sa piété, furent exaucées. Un jour, elle décida de rendre visite à Sidi M’Hamed Lakehal, un saint parmi les saints. Elle fit le vœu que si Dieu lui accordait un enfant, elle l’appellerait Lakehal comme le saint homme. allah exhaussa sa prière puisque peu de temps après son pèlerinage ; des signes de grossesse apparurent. Une joie immense égaya sa vie. Un soir, elle fit un rêve. Elle se vite porter une ceinture verte incrustée de pièces d’or. L’interprétation de ce songe était que Koula allait avoir un enfant aux qualités exceptionnelles. Un enfant qui deviendra célèbre. Voila pourquoi, Sidi Lakhdar Ben Khelouf eut deux prénoms « Lakehal et Lakhdar » tous deux étant des noms de couleurs opposées : Lakhdar (le vert) couleur de l’espoir ; et Lakehal (le noir) pour aussi le protéger du mauvais œil car il était enfant unique. Son origine : Sidi Lakhdar Ben Khelouf est issu d’une famille noble qui descend du cousin germain du prophète Mohamed (QSSSL), Ali Ibn Abi Taleb. Nous tenons cela d’El Cheikh Ben Hadj Ghaouti Bakhoucha qui l’a écrit dans son recueil « Sidi Lakhdar Ben Khelouf » publié en 1958. Ce dernier dit tenir cette information de l’Imam Essiouti qui lui même retenait comme source les propos d’Idriss le grand. Ce dernier en son temps s’était réfugié au Maghreb fuyant ses ennemis. Son enfance : Nous savons relativement peu de choses de la prime enfance de Sidi Lakhdar Ben Khelouf malgré l’étude de cent trente (130) poèmes. De ces lectures, nous retiendrons que Sidi Lakhdar Ben Khelouf a été orphelin de père très tôt et a donc vécu avec sa mère. ثما العشة بنيتها وبقيت نسال على نعم الفحول من بويا لأمي نوجد روحي غريب ما عندي دلال سوى قنـو مونستني في وكري C’est là-bas que j’ai construit mon nid, et demandé à mère quel merveilleux homme était mon père ? La solitude me pesait, n’ayant personne d’autre comme compagne que Ghenou .ma femme Dans un autre poème parlant de cette prime enfance, il évoque de nouveau son grand attachement à sa mère : في الأول كنت في القماطة لبدا مطروح في حجرها ضاقت الأوقات في نشاطة ربي في حاتي نصرها تتوسد لي فراش وغطا وترقدني حذا صدرها إذا بكيت تقول ولدي تاتيني وين ما نقرب وإذا ضحكت تقول سعدي تصفق فارحة وتلعب من بعد شهور بديت نقعد ومن بعدها رجعت نحبو حل لساني بديت ننشد ما اطيب سيلها حليبو ترعاني كل ما نبعد ما يفرط حد في حبيبو ما ندري خوف نار تقدي نحمل فيها ونحارب واللي نراه يجي في يدي مادريت حنوشة ولا عقارب Au début quand j’étais nourrisson, tout le temps, j’étais dans ses bras Difficiles sont les moments qu’elle passait, mais Dieu l’aidait à les surmonter Elle était ma couche et mon couvert, entre ses bras je dormais Si je pleurais elle disait : mon enfant, et me serrait très fort contre elle Si je riais elle disait : mon amour, et sursautait de joie et de bonheur Les mois passèrent, je commençais à m’asseoir puis tentais de me redresser Je prononçais mes premiers mots…Quel goût agréable avaient mes balbutiements ! Même à peine éloigné, elle avait l’œil sur moi. Qui peut ignorer celui qu’il aime ? Innocent, j’ignorais la peur du feu le plus attisé et l’affrontais, Je m’emparais de tout ce que je trouvais, fut-il serpent ou scorpion. On lisait les signes du génie de Sidi Lakhdar Ben Khelouf dès son jeune âge. Il étudia dans plusieurs écoles coraniques chez de nombreux professeurs tel que Sidi M’Hamed Lakehal ( cité plus haut ) et Sidi Boulahya (connu chez les gens de la région sous le nom de Sidi Bouhaya ) enterré au douar de Ouled Ghazi ( à 600m au sud du dôme de Sidi Lakhdar (voir la photo p23). Là-bas se trouvent les tombes de sa mère Koula et de sa femme Ghenou. Cette dernière était la fille de Sidi Afif frère de Sidi Yakoub El Cherif, enterré à l’ouest de la ville de Sidi Ali… اسمع نحدثك أدي مني فايدة قندوز عند درار يقرأ في صحوف بالترجمان والقاضي والمشاهدة نوريك ما درك لكحل ولد خلوف Ecoute ! et tâche de tirer profit ; j’étais élève chez Derrar qui lisait le livre sacré J’en prends à témoins les érudits et leur juge, je te prouverai à quoi est arrivé Lakehal fils de Khelouf La maturité : La vie de Sidi Lakhdar Ben Khelouf a connu deux périodes. La première va de sa naissance à sa quarantième année. La seconde court de ses quarante ans à sa mort. Sidi Lakhdar s’est abstenu de beaucoup parler de la première partie de sa vie La seconde fut celle qui nous renvoie l’image de l’homme passé à la postérité et durant laquelle il accomplit ses plus grandes œuvres. Comme dit précédemment, le poète écrit : جوزت مية وخمسة وعشرين سنة حساب وزدت من وراء سني ست شهور منهم مشات ربعين سنة مثل السراب وما بقى مشى في مديح المبرور J’ai compté cent vingt cinq ans de ma vie, et je les ai dépassés de six mois. Les quarante premières années se sont estompées comme mirage Et ce qui est resté a été dédié aux louanges du consacré. Dans l’un de ses poèmes, Sidi Lakhdar nous apprend qu’il a passé une partie de sa jeunesse à Mazagran. Il rejoignit plus tard l’armée algérienne conduite par le Dey Kheir-Eddine. C’est alors qu’il combattit contre l’envahisseur espagnol. Cela nous valut le récit de nombreuses batailles dont notamment celle de Mostaganem et de Mazagran. حصراه وين نجع الظهرة من فايت منهم قبيلتي وأهلي والجيران عقبت بعدهم جيت أنايا وارث عقدي مسجلو محفوظ في اللسان حصراه يا الدنيا كاللي ما كنت عديت شبوب صغري في مزغران سيفي مجردو وأنا نضرب في العدا والناس دالجة من زجري بالخوف خلفي وعلى يميني الجماجم راقدة والخلق طايحة تتحسب بالألوف Hélas où sont passés nos tentes sur les monts du Dahra, Que sont devenus ma tribu, ma famille et mes voisins Je me suis lancé en vain à leur recherche Où sont passés les tendres moments de ma douce jeunesse à Mazagran Aujourd’hui, je suis à pourfendre l’ennemi de mon épée Mes cris de guerre font frémir De toute part, ce ne sont que têtes coupées et corps gisants par milliers Ses enfants Du mariage de Sidi Lakhdar et de guennou sont issus cinq enfants : quatre garçons: Mohamed- Ahmed- Habib- Belkacem, et une fille appelée Hafsa. Tous ces prénoms masculins sont inspirés du prophète Mohamed أنت يامحمد اتهلى في خيمتي أنت كبير داري وأنت مولاها وأنت يا أحمد خوذ إدي سبحتي بها تتفكرني وقت أن تقراها وأنت يا بلقاسم عمم بعمامتي تكون لك هيبة للي يراها وأنت يا الحبيب نطفة من الكبدة خوذ إدي شملتي وبرانيس الصوف اتهلاوا في بعضكم لا تشقوا فيا أعدا قوموا جنازتي وأعطيوا المعروف Ô toi Mohamed prends soin de ma demeure, tu es l’aîné de mes enfants et le maître de ma famille Et toi Ahmed, prends mon chapelet, alors tu te souviendras de moi à chaque instant Et toi Ô Belkacem porte mon turban, il te vaudra force et respect Et toi Habib qui es une part de moi même, prends ma cape et mon burnous Prenez soin de vous, les uns des autres. Ne soyez pas la risée de mes ennemis. Préparez mes obsèques ; soyez charitables. De sa fille Hafsa il dit : بروا يا اولادي باختكم هجالة حفصة المكنية بنت مداح البشير البنت ياك تنهان بلا رجالة انتما رجالها يا ساطين الخير وإذا بكاتني معذورة في حالة تبكي على الخلوفي بوها لا غير Prenez soin Ô mes enfants de votre sœur unique, Hafsa la dénommée, « fille de celui qui louait le prophète » Sachez que la fille est vulnérable en l’absence d’hommes à ses côtés, Vous êtes ces hommes là , vous hommes de bien. Si elle me pleure, ne lui en voulez pas, car elle pleure Kheloufi son père et personne d’autre Il dit dans un autre poème : يا محمد عليك سميت أولادي بلقاسم والحبيب هما ولاعة أحمد ومحمد ذخيرتي وزادي بهم نفوز في نهار الشفاعة وبنتي حفصة نعمة من كبادي ربيت الولف عليها من الرضاعة Ô Mohamed c’est ton nom que j’ai donné à mes enfants, Belkacem et Habib te sont tous dévoués Ahmed et Mohamed sont ma richesse et mon devenir, avec eux le jour de l’intercession me sera favorable Et ma fille Hafsa, ce don du ciel, elle est la prunelle de mes yeux depuis sa naissance En parlant de sa mère et de sa femme il dit : يا رب العرش جود عليا بالدعا وارحم قنو زوجتي وأمي كلة بجاه حرم الخميس الإثنين والجمعة وبحرم السادات كلهم جوف وقبلة Ô Maître du Trône, accepte ma prière, et accorde ta mansuétude à mon épouse Guennou et ma mère Koula De par les jours sacrés de jeudi, lundi et vendredi et de par tous les saints hommes en tous lieux et de tous temps L’homme de guerre : Sidi Lakhdar Ben Khelouf a des poèmes relatant l’histoire. Il narre avec force détails les batailles auxquelles il a participé contre les invasions espagnoles à un niveau élevé de commandement. · Dans l’un d’entre eux, en invoquant Cherchell il retrace son parcours entre Alger, Blida, Cherchell, El Asnam ( Chlef à présent), El Merdja de Sidi Abed et Sidi Bouabdallah ( près de Oued-Rhiou ), Mostaganem et Mazagran enfin. شاب راسي من قوة ليعة الحمال مسطرين الفرسان ماشية وجاية والخلوفي يناده ويسايس في البطال والعرب بسناجق والقوم غازية في جبل شرشال حطينا للقتال يحق في ذاك اليوم أمرا باكية Je ployais sous le fardeau de mon équipement, les cavaliers avançaient en ligne Et Kheloufi haranguait et dirigeait les combattants. Les arabes brandissant leurs étendards, alors que l’envahisseur approchait Sur le mont de Cherchell, nous avons établi notre dispositif de combat; ce fut un jour solennel et décisif : vaincre ou mourir en martyr Sidi Lakhdar Ben Khelouf décrit l’organisation de l’armée algérienne et l’importance du grade qu’il y occupait. Il était en position de définir une stratégie, diriger tout un corps d’armée. Le commandant en chef, le Dey Kheir Eddine l’avait chargé d’une mission délicate, d’une responsabilité que seul un commandant courageux et écouté par ses hommes comme Kheloufi pouvait assurer. Grâce à sa foi, son courage et son éloquence il lui était aisé de rassembler les combattants musulmans, d’unifier les tribus arabes au Djihad, à l’exemple du prophète et de ses compagnons en leur temps. عشرين الف عربي كنا مقاتلة منهم القايد والوزير والحكيم حتى شوار المرجى والناس جافلة مقام سيدي بو عبد الله الوالي الزعيم تبعونا شلة كفار هاملة بقى السيف يشالي والحرب والزديم ما صرى في ذيك الليلة من الجهاد كل فارس ملتاح في دموه يعوم مياة وخمسين كافر والناس شاهدة قتلتها من شنضاض ثراية الروم Nous étions vingt mille combattants arabes, commandants, officiers et dignitaires Aux alentours d’El Merdja, Nous avons attiré l’ennemi en direction du mausolée de Sidi Bouabdallah, l’intrépide. Une nombre important d’infidèles nous poursuivit. Nous fîmes volte face et le combat s’engagea dans le vacarme des armes qui s’entrechoquaient Quel sombre et terrible affrontement ce fût, Chaque combattant était noyé dans le sang des infidèles A moi seul et au milieu de mes hommes j’ai tué cent cinquante ingrats descendants de Rome ( Byzantins), Quand à la bataille Mazagran, elle se déroula en trois étapes : Dans la première, l’armée espagnole avait conquis Mazagran sans grande résistance, le nombre de ceux qui tenaient les murs était insuffisant. C’est que l’armée espagnole commandée par l’un des membres de la famille du Roi d’Espagne, le comte d’Alcaudète avait quitté Oran pour faire relâche à Arzew. Plusieurs bateaux avaient assuré le transport des hommes et des moyens lourds de combat ainsi que le ravitaillement. Elle comptait Douze mille hommes bien armés auxquels venaient s’ajouter un nombre impressionnant de mercenaires constitué de nomades. Cette armée disposait d’une quantité appréciable de canons et d’un important lot de munitions. Dans la deuxième phase, après la prise de Mazagran, les espagnols se dirigèrent vers Mostaganem pour en forcer les murs. Ces évènements se déroulèrent les 22 et 23 août 1558. Les algériens eurent des pertes humaines et matérielles importantes, l’ennemi encore davantage. La troisième phase fût à proprement parler « la bataille de Mazagran » qui se déroula les 23 août 1558 et le 24 jusqu'au soir. Elle eut lieu dans la plaine située entre Mostaganem et Ouréah. C’est là qu’eut lieu le choc frontal décisif entre le gros des armées espagnole et algérienne; cette dernière conduite par Kheir-Eddine et Sidi Lakhdar Benkhelouf. Les combats furent féroces qui durèrent jusqu’au coucher du soleil. Le sol était jonché de morts et de blessés qui nageaient dans leur sang. Le matin du 24 août 1558, l’échec de l’ennemi s’annonçait. Les espagnols survivants n’avaient plus que la fuite pour ne pas être exterminés. Toutefois les moudjahidine les avaient déjà encerclés de toutes parts ne leur laissant aucune issue. Jusqu’aux marins et matelots algériens qui avaient abandonné leurs embarcations pour se joindre au combat terrestre. Les nomades mercenaires qui combattaient aux côtés de l’ennemi désertèrent leurs rangs pour rejoindre leurs frères musulmans. Le peu d’hommes qui restait de l’armée espagnole tenta de quitter le champ de bataille, mais en vain. C’est dans ces circonstances que fût tué le comte d’Alcaudète et fait prisonnier son fils Don Martin. L’ensemble de cette bataille se termina au coucher du soleil, le vendredi 12 Dhou El-Kîda, correspondant au 26 août 1558. Telle fût la « Bataille de Mazagran » que Sidi Lakhdar a comparée à la Grande bataille de « Badr ». حصراه يا الدنيا كاللي ما كنت عديت شبوب صغري في مزغران سيفي مجردو وأنا نضرب في العدا والناس دالجة من زجري بالخوف خلفي وعلى يميني الجماجم راقدة والخلق طايحة تتحسب بالألوف لو شفت في ذيك اليلة ما صرى من الجهاد مايخص فيها غير علي ابو الحسنين من عبد قبة بوعسرية شور البلاد حتى لجيهة القبلة مطروحين الناس هاربة من كثرة ذاك الطراد يلغوالغيث لا صابوا صدر حنين ذاك اليوم درت بجهدي هذا لذا والراس في السما طاير بوزلوف قصة متورخة جبناها شا والكدا من جيلنا هذا والاخر سلوف De toute part, ce n’était que têtes coupées et corps gisant par milliers Il eût fallu être là pour savoir ce que fût ce Djihad. Il n’y manquait que Ali Abou El Hassanienne (père de Hassan et Hocine) Du Mausolée de Bouasria, de l’ouest à l’est, les morts jonchaient le sol Les hommes fuyaient dans tous les sens, criant secours sans trouver refuge Ce jour là, j’ai donné du meilleur de moi même, faisant voler tête après tête Et le récit de ces faits passera de générations en générations. Le poète, homme de foi : Sidi Lakhdar Ben Khelouf avait une passion qui ne le quittait jamais : son amour du prophète Mohamed (QSSSL), de ses compagnons et des proches de sa famille. Il a consacré sa vie à la prière et à la dévotion.Dieu tout puissant a semé dans le cœur de Sidi Lakhdar la graine de la sainte foi. N’est-il décrété dans le saint Coran pour attester de la puissance divine ? « Il n’est pour lui, quand il veut une chose, que de dire : " Sois! et elle est. »[3] Quand Sidi Lakhdar eut atteint les quarante ans, son vœu le plus cher se réalisa. Il put enfin voir Mohamed, le messager d’Allah (QSSSL). N’a t-il pas dit celui là dans l’un de ses Hadith : « Celui qui me voit dans ses rêves, il m’a vraiment vu, car Satan ne peut se substituer à mon image.» صلى الله عليك يا طه المختار يا تاج المرسلين يا أبا الزهرة كرمني بك ربنا نعم القهار أعطاني كنز جوهر ذهب وفجرا لولا أنت يا احمد ما نسوى دينار لولا أنت ما يزورني رجل و أمرا اسمعوا يا أهل الكرام ليلة الجمعة كنت في وكري ساري سهران الداج في الظلام سخفت عيني نظرات ليلة القدر محمد صاحب الغمام صلى الله عل الصديق المختار عليه الصلاة والسلام ربعين سنة تمام وأنايا جاهل ما نفهم ما نجيد حروف القرآن من جبل شرشال للثنية مستقبل مردوز و زيددور قراب حروفها ثانيمن الغوث بوشعيب التلمساني الفحل الأمانة مكنتها منه حسني ركبت الفرس باللجام ورجعت بأمانتي للظهرة ساري السعد زيان واستقام على الجيل الأخضر داعوا بالقهر Que la bénédiction de allah soit sur toi, Elu du seigneur, O ! toi dernier des messagers, père de Fatima Ezahra Tu es un don du ciel, un trésor précieux que dieu m’a accordé Sans toi, Ô Ahmed, je ne serai rien. Sans toi personne, ni homme ni femme ne me rendrait visite Ecoutez moi, bonnes gens, cette nuit du vendredi, j’étais dans mon logis Je suis resté éveillé toute la nuit, et soudain j’ai vu comme une lumière semblable à la Nuit Sacrée ( Leilat El-Kadr) C’était Mohamed auréolé de sa gloire ; que Dieu bénisse l’Elu Véridique Que la paix soit avec lui Quarante ans, Je suis resté ignorant du sens réel et profond des Ecritures sacrées (le Coran) Du mont de Cherchell à Thenia, j’ai reçu les enseignements….Les lettres de « Merdouz » et de « Zidour » D’ El Ghouti Benchaïb de Tlemcen, j’ai été honoré du « Don Précieux » Heureux, je m’en suis retourné en ma demeure chevauchant mon coursier Depuis, ma bonne étoile a brillé sur la montagne verte avec la volonté du seigneur Sidi Lakhdar ajoute dans le même poème sur la vision sacrée : نوري لاهل العقول سري ما نجحد جميع اللي نظرته واجب نهدر بيه الملقى الاولى بسيدي محمد صاحب التاج واللوا آسعدي بيه عند صلاة العشا كنت أنا ساجد حتى نظرت الفضيل صلى الله عليه عليه ثنيت بالسلام من قوة النور خفت الا يعدم بصري شعاعه لاح في الخيام حب الهادي اليوم زلزل لي صدري عليه الصلاة والسلام Mon secret, je dois le révéler à tous les sages ; tout ce que j’ai vu, il me faut en parler Ma première rencontre avec mon maître Sidi Mohamed, dernier des prophètes, envoyé de dieu Au moment de la prière d’El Ichaa, quand je me suis prosterné j’ai vu le vertueux, Mohamed que le salut soit sur lui Je l’ai donc salué, et devant tant de lumière j’ai craint perdre la vue Sa lumière irradia tout alentour. Son amour s’empara de mon cœur à jamais Que la paix soit avec lui Dans un autre poème il écrit : آه يا سعدي وفرحي بهذا الملقى فيها شلا نصيف من نعايم الأسرار كنت على كل يوم تاخذني ضيقة مكاوية منورة بنور الأسرار حتى جاد الالاه من له البقا نعم عليا بصورته أمام الجدار Ah ! Quel bonheur et quelle joie fût cette rencontre, à l’occasion de laquelle me furent dévoilés bien des secrets Chaque jour, le même désir ardent me saisit de revoir l’envoyé de dieu…l’Elu Mohamed le vertueux Jusqu’à ce que le seigneur, l’Eternel, exhaussât mon vœu, et m’accordât le privilège de le voir de si près. Sidi Lakhdar écrit encore que le prophète l’invita à aller honorer Sidi Boumédienne, le saint patron de la ville de Tlemcen, dans la cadre de sa parcours initiatique. Puis, il ajoute : الأحد والاثنين والثلاثا والاربعا وانا بين جبال سايح طول النهار عيني ياعاشقين سخفت بالدمعة ترعى الافضال من الغيوب جيل بجيل دخلت تلمسان بنهار الجمعة في جبل حنين بت ساجد طول الليل غير انايا وسبحتي طلع عليا الصبح واديت السنة لا حالة كيف حالتي تفكرت اصحاب قانتي في مزغلة Dimanche, lundi, mardi et mercredi, durant toutes ces journées j’ai chevauché par monts et par vaux Mes larmes coulant sans cesse au souvenir de ces saints des temps passés J’arrivai à Tlemcen un vendredi, et là sur la mont Honeine, je me suis prosterné toute la nuit Mon chapelet à la main, je demeurai seul, et au lever du jour je fis ma prière Ma vie a changé depuis…et les souvenirs de Mazghana ne me quittèrent plus Dans un autre poème, intitulé « Mohammed le vertueux », Sidi Lakhdar décrit les préparatifs de son voyage à la rencontre de Sidi Boumédienne. Arrivé à Tlemcen il eut avec lui de longs et fructueux entretiens initiatiques aux termes desquels, le saint homme assura sidi lakhdar qu’il était véritablement consacré. C’est ainsi qu’il écrivit : يوم الجمعة طلعت ساري للعباد ثما نادي وهب لي بو مكحلة نصيب مغارة مجاورة سيدي عابد وكفيت على السجود ما لاح للقبلة ونظرت خيال جا يفدفد كالفدفاد يا ما احنه بزين مكمول الطولة ومكنت له بريتي منين قراها انا واياه تسالمنا وعجباته جماعتي قضيت منه مسايلي وتعاهدنا Le vendredi, alors que je marchais espérant trouver quelque âme qui vive J’ai aperçu une caverne proche de Sidi Abed, et je me suis prosterné en direction du levant. J’ai vu l’ombre d’un homme Ô Combien élégant par sa taille accomplie, qui s’approchait de moi Alors je lui fis part de mon message. Aussitôt après, lui et moi, nous nous sommes embrassés. Il s’est plu en ma compagnie. Je reçu son approbation et nous échangeâmes nos serments بتنا مذاكرين الليل وما طال على دين النبي احمد طه المبرور قال انا بومدين اصلي من الأفضال في الأندلس همتي فيها مذكور قلت انا بن خلوف مداح المرسال هاويني بالحديث يا مصباح النور بقى ينظر في صيفتي يوجدها نحيلة سقيمة من الامحانا من فراق أولادي وغربتي بعد كمال الحديث هب لي اليد اليمنى Nous sommes restés toute la nuit à parler de la religion du prophète vertueux Il m’a dit : « je suis Boumediene, de noble lignée, célèbre en Andalousie » Je lui ai répondis: « Et moi je suis Ben Khelouf laudateur du prophète, je ne peux m’empêcher de parler de lui » Il m’a regardé longtemps et je lui parus fragile, tant je me languissais de mes enfants et souffrais de l’éloignement Notre entretien terminé, il me tendit la main droite. Une fois de plus il l’assura de sa bénédiction. بعد كمال الحديث قال لي يا لكحل خوذ الأمانة وسير بها بإذن الله مية وعشرين شيخ من والي كامل طبعوا لك بالنصيف ها الكاعظ قراه اديت منه أمانتي وثنيت على الرحول بعد ما تعاهدنا وشديت أطراف ناقتي مع بومدين بكيت يوم تفارقنا Il me dit : Ô Lakehal, reçois mon onction et reprends ta route par la volonté de Dieu Cent vingt hommes parmi les saints t’ont donné leur accord, mon agrément en est la preuve Riche de son assentiment je m’en retournais auprès des miens après l’avoir assuré de la fidélité à nos serments J’ai assurément pleuré ce jour où j’ai quitté Boumediene… Sidi Lakhdar décrivit ainsi son voyage de retour : استحسنت على هدايتي ورجعت على التافنة ودهمت وهران لعيون الترك شلتي استدركت في مقام سيدي الهواري الحسني ليلة ونهار قمت في عروسة لمدون وزرت الوليا النايمين المدفونين رجعت على الطريق وانايا مشطون لبلاد سعيد شالتها نور العين طفت على بوعلام الاعرج المحصون خرشوش وعزوز ومنارة عز الدين علمت رجوع جرتي في المطمر الحصين ثما الباي دنى عبد العزة مقالتي وحمادوش الفحل سلاك الفتنة ثنيت على الطريق بت في مزغران عند بلقاسم الفحل بوعسرية سيد الحراق طفت بيه ضي الاعيان واسماعيل السخي مزروط في كدية منصور مع جماعته راحة الابدان عن اليامون صحت في سيق عشية مقصودي ونيتي كما حكموا زمان سلاطن مكانا رحلوا ومشاوا دنيتي سال من تسال الزجر عدانا Heureux du présent que j’avais reçu, je pris la direction d’Oran en passant par la Tafna. Arrivé à destination, je me suis rendu aux sources d’Ayoun El Turk puis je fis mes prières dans le mausolée de Sidi El Houari l’orthodoxe Je suis resté à Oran toute une journée, visitant et me recueillant sur les tombes des saints hommes de la ville Je repris ma route, pressé de regagner la ville de Sidi Said ( Mostaganem) la prunelle de mes yeux Que de mausolées j’y ai visités, tels ceux de Boualem, Kherchouch, Azzouz et Azzedine Je savais bien qu’un jour je reviendrai à Matemor, séjour du Bey Je ne parle que de ceux qui me sont chers tel Hammadouche le valaureux sur lequel on peut toujours compter J’ai passé la nuit à Mazagran, ville du célèbre Belkacem Bouasria J’ai visité Sidi El Harag, et l’ermite Ismail le généreux Mansour et ses compagnons au cœur pur Sachez que de bien des monarques qui ont tant régné, il ne reste aujourd’hui que le souvenir Ils ont passé leur temps et s’en sont allés, inexorable est la loi du temps En arrivant chez les siens, il dit : قوم على قوم زرتهم ثما ومشيت ودعيت عبد القادر الاعرج السلطان حومت على البلاد بالرحلة وبكيت بشهاجش القلب الحزين يا الاخوان في نهار السبت بالرحلة صديت في غسق الليل مشيت ساري في الامان دخلت على زوجتي ورميت سبحتي فاقت من المنام ما لها هدنة J’ai rendu visite à tant de tribus. J’ai invoqué le grand Abdelkader ( Djilani) Laaradj J’ai parcouru le pays et j’ai versé tant de larmes ; la mélancolie au cœur, Ô mes frères ! Samedi, je repris mon chemin vers ma demeure ; allant la nuit durant sous la protection divine Arrivé chez moi ; J’ai déposé mon chapelet sur le corps de ma femme endormie. Elle se réveilla remplie de joie. Son œuvre : Il produisit un nombre impressionnant de poèmes glorifiant le prophète (QSSSL), les proches de sa famille et ses compagnons. Il s’affirma comme le prince des poètes. Toutes ses œuvres sont frappées du sceau de la passion pour Dieu et Mohamed (QSSSL), de l’absolue maîtrise de son art, loin des passions qui agitent les humains en ce bas monde ; et s’il en était autrement ce n’était que pour se repentir*, ou alors pour évoquer son infini amour pour le sceau des prophètes. (* Cette repentance n’était pas pour sidi lakhdar le manquement à l’un quelconque de ses devoirs. Elle signifiait seulement son extrême modestie et le faite de sa condition humaine qui le laissait éternellement le débiteur de son créateur). Les vers de sa poésie étaient comme des pierres précieuses qui brillaient de mille feux et illuminaient l’univers. Il semait en chacun l’amour de l’islam. Il ravivait les cœurs endormis ou distraits. Lorsqu’il décrivait la création il en dépeignait tous les aspects. Quand il évoquait la mort et le tombeau, la vie et la résurrection, le jour du jugement dernier sa plume interpellait les consciences. Alors il touchait au sublime. La poésie de Sidi Lakhdar est un art en soi qui, bien que touchant à la perfection, restait à la portée de tout un chacun de par la simplicité du style, la clarté des idées. مدحي مفروز كالحليب صافي صافي من عزة القطوف Ma poésie est claire et d’une clarté éclatante Il n ‘est pas possible d’énumérer de manière exhaustive la multiplicité des thèmes composant l’ensemble de l’oeuvre de sidi lakhdar. Dans ce modeste travail nous nous contenterons d’évoquer quelques uns de ces thèmes étant par ailleurs acquis qu’ils sont tous frappés du sceau du mysticisme, d’un immense amour pour Mohamed (QSSSL) et d’une dévotion absolue au créateur, soumission qui est la traduction même du mot Islam et qui en est le fondement indiscutable Le monothéisme للا إلاه إلا الله بالنفي والثبات الثبات إلى الله والنفي لغيره للا إلاه إلا الله توحيدها ابيات في ضمير المريد المستجير للا إلاه إلا الله ما دامت الحياة نذكر اسم القدر المقتدر للا إلاه إلا الله من سرها غرام جالبة أهل الخلوة سالبة عقولها تمتزج في الجسد والروح والعظام نافية شغل الدنيا وجميع أموالها Il n’y a de Dieu qu’Allah, je l’affirme Il n’y a de Dieu qu’Allah, je le dis en vers Il n’y a de Dieu qu’Allah, je citerai le nom du Puissant autant que je vivrai Il n’y a de Dieu qu’Allah, un secret que partagent tout ceux qui aiment Allah Cette vérité repose dans nos corps et nos âmes, nous éloignant de tous les maux de la vie…de toutes ses tentations Le panégyriste du prophète : مدحي مفروز كالحليب صافي صافي من عزة القطوف نمدح سيد العباد طه المقطافي مادامت عيني تشوف Ma poésie est claire et d’une clarté éclatante Je chanterai tant que je vivrai Taha (Mohammed), le meilleur des hommes من كثر جمايلك ما وصفهم وصاف تعيا الكتوب والراوين والفصحا يا خاتم النبوة يا جد الأشراف يا سيد العرب والعجم بلا مزحة Tes qualités sont si nombreuses qu’aucune énumération ne saurait en venir à bout. Aucun livre ne pourrait les contenir, aucune langue ne pourrait les citer. Aucun narrateur, ni écrivain, ni érudit ne suffirait à vanter tes mérites. Je le proclame Ô toi le sceau des prophètes, Père des plus nobles et le plus grand d’entre tous. Il dit encore, أحسن ما يقال عندي بسم الله وبيك نبدا حبك في سلطان جسدي ما عزك يا عين وحدة قد النحلة اللي تسدي تبني شهدة فوق شهدة يا محمد يا سيدي صلى الله عليك لبدا Il ne pouvait donc commencer aucun de ses poèmes sans évoquer Dieu et son Prophète. Il rappelle également à chaque croyant qu’il se doit d’aimer Mohamed (QSSSL) et le chérir plus que tout au monde. L’amour de soi, des parents et des enfants ne vient qu’après. Tel est d’ailleurs la voie suivie par ses compagnons et ses disciples. قال لكحل مداح الهاشمي الرسول نمدحو بالقلب والنية الصافية نرغبو بالعشرة ساداتنا الفحول والقلم والعرش والقدرة الخافية Je le chanterai de tout cœur et de toute ma foi, voilà ce que dit Lakehal J’en appelle à ses dix compagnons, également au « Kalem », au Trône et au Pouvoir divins pour intercéder en ma faveur Il dit aussi : لو كانت الأكوان جبال يقال فيك أنت الربوة لو كانت الأكوان جمال يقال فيك أنت الذروة لو كانت الأكوان أعمال يقال فيك أنت العلوة لو كانت الأكوان شهد مفروزة ما مثلك شهدة من صاب لي منو مثرد ونقول بسم الله نبدا Si l’univers n’était que montagnes, tu en serais le sommet culminant Si l’univers n’était que chameaux, tu en serais la bosse Si l’univers n’était que des actes, tu en serais le plus noble Si l’univers n’était que pur miel, tu en serais le plus doux Combien même ce miel me serait donné, jamais ton nom ne me serait plus doux De la sagesse : أكلي مع الذياب وشكايا للراعي للساع ما فضحني في خيانة خوفي من الوبخ يوم يدعي المدعي كم عزيز يرخس في سوق الهانة اليوم نفتخر بلساني وذراعي في الموقف العظيم ما يتذكر اسم كان زمان كان لوني الأدهم ما له صدا والعاصمة على الدهمة منها ثاري واليوم عام شيبي شعبة مجردة ما صبت ما ندرق في العيب الواري Sidi lakhdar évoque le temps qui passe, et la vanité du pouvoir des hommes quand bien même seraient- ils nobles ou rois. La croyance en un Dieu unique et au jour du jugement dernier doit inciter à la modestie qui est l’un des attributs de la sagesse. La prédication راه ظاهر ذاك الحال غواك بخس شناك جابك على حافة ورماك على شناقر توب للي خلقك وانشاك بالثوب كساك باللحم والدم سقاك زكي قادر ما يفك من يده فكاك شحال من جاك اخيرتك تعود مساوي ذات المقابر اتفكر ليلة الكفان يا انسان في القبر والظلمة فيها إلا مجمع لا مصباح لا ضو يبان يا انسان غير سم اللفعة في اعضاك تبات ترضع Vois tu l’état lamentable dans lequel tu t’ai retrouvé, après avoir couru derrière les chimères et les tentations de la vie Reviens au chemin de Dieu qui t’a créé. De chair et de sang il t’a fait. Tu ne pourras échapper à son Jugement, le jour où tu seras parmi les morts. Sache que, lorsque tu ne feras plus partie des vivants, tu te retrouveras dans une tombe obscure. Ni jour, ni lumière, rien que des reptiles pour te dévorer. La poésie héroïque et le Djihad : يا مغراوة اتحزموا للكيد منكم خلفت سلاطن واجواد يا تيجان الحرب ليس بعيد لمن جاهد جنة الميعاد إذا نعبر بالسيف من شافني راهب الأكراد تهاتي بيا في كل جبل فايز على القوم والناس شاهدة من وطن سيد الثعالبي رايس العلوم الجزائر خيار مدينة الهدى درت فيها ديوان كبير في الرسوم Ô gens de Maghrawa préparez vous à la guerre, votre courage terrifie même les plus forts Ô vous qui combattez sans lassitude, sachez que le paradis sera votre récompense. Mon épée inspire la crainte à tout ceux qui la voient, jusqu’aux turcs qui me citent en exemple Toujours en première ligne, et tous en sont témoins. Ma renommée s’étend jusqu’à Alger, ville de Thaâlabi le grand érudit. (sidi abderrahmane). Le mot « Djihad » peut signifier : · Le combat contre soi même pour développer ses qualités et réduire ses faiblesses. · Toute action de quelque nature qu’elle soit à la gloire de Dieu, en tous lieux et de tous temps. · La lutte pour la défense des peuples de l’Islam lorsqu’ils sont attaqués par ceux –là qui veulent les contraindre et les asservir. En effet, s’il n’y a point de contrainte en islam لا إكراه في الدين, il n’y a pas non plus d’autre soumission que celle à Dieu et aux saintes écritures. L’expérience de l’ingratitude humaine : Sidi Lakhdar a souffert des jaloux et des envieux qui n’ont pas cessé de le dénigrer. Que Dieu selon sa volonté leur accorde son pardon ou le juste châtiment qu’ils méritent. بوذني سمعت ليس كراعي قالوا محاوي ليه الزورة هذيك خيمة ذاك البدعي خيمة من الشعر مظفورة وأنا على الحبيب ذراعي مخلوع في حروف الصورة على العمام هذا حدي من اللا بغاوا يأمنوا بالمختار قالوا النار فيا تقدي شتموني وسبوا وقالوا مشرار في خيمة الشعر يا ودي خدي ونيس خد النبي المختار النهار بان وفجر الفجر جاوا يحاوسوا على الشومة قالوا انت اللي تتكبر شحال خيمتك مقيومة الا محلسة بجلد شعر غدوة تصيبها مهدومة على العدا زقلم رعدي ربي اعطى السهاد في ذاك الدوار اواه لو كان ما جدي نمحق ثراية النسب على ما صار De mes propres oreilles, j’ai entendu les envieux dire que je n’étais pas digne d’être honoré Ils disaient : regardez ! C’est l’hérétique qui habite cette tente… Et moi qui n’avais d’autre désir que de voir mon bien aimé Mohamed l’envoyé de dieu. Sachez que c’est ce à quoi je vouais mes jours et mes prières Au lever du jour des détracteurs sont venus me chercher querelle Ils m’ont traité d’orgueilleux et menacé de détruire mon foyer Si ce n’était par respect des préceptes de mon ancêtre Mohamed (QSSSL), j’aurais souhaité jusqu’à l’éradication de ces fils de mécréants. Sa mort : Sidi Lakhdar est mort au début du dixième siècle de l’hégire à l’âge de cent vingt cinq ans et six mois جوزت مية وخمسة وعشرين سنة حساب وزدت من ورا سني ست شهور منهم مشات ربعين سنة مثل السراب وما بقى مشى في مديح المبرور J’ai passé exactement cent vingt cinq ans, et je les ai dépassé de six mois. Les quarante premières années se sont dissipées comme un mirage Le reste de ma vie a été consacré aux louanges du pieux (QSSSL). Sidi Lakhdar fut enterré près de sa demeure. Que dieu lui accorde sa miséricorde. Ce saint avait de son vivant choisi le lieu o ùil serait enterré, et a demandé à ses enfants de respecter ses volontés. Ce qu’ils firent. احفظوا وصايتي ديروها تاج الرؤوس يوصيكم الخلوفي بعلم التبيين اتهلاوا في خيمتي واشهدوا لي يا جلوس كما في اليقظة شاهدنا جبرين النخلة المثبتة تلقح من بعد اليبوس حذاها يكون قبري يا مسلمين Ecoutez et respectez ma dernière volonté… Prenez soin de ma tente…gardez la, et soyez mes témoins tout comme les anges sont nos témoins durant notre vie Veillez à ce que ma tombe soit prés du « palmier, fixé à la terre »… Quel est donc le secret de ce palmier extraordinaire, aux formes étranges, qui étonne tous ceux qui le voient…Dieu seul le sait. Ce palmier est le symbole qui distingue la tombe de Sidi Lakhdar Ben Khelouf, que certains surnomment «le maître du palmier ». Mais hélas, l’esprit du mal est partout. N’a-t-on pas tenté de scier ce palmier et même de le brûler ? Que dieu ramène à la raison les insensés! [1] L’étoile : V (2-3-4) - الآيات (2-3-4) من سورة النجم [2] Les coalisés : V.23 الآية 23 من سورة الأحزاب - [3] Ya-Sin – V- 82 الآية 82 من سورة يس - Partager cet article :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est un travail qui respire beaucoup d'Humilité et de Ta3adhim. . C'est très appréciable et Allah Y djazikoum
Fares O de Béjaia

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